L'auteur a choisi de travailler l’espace-temps et la mémoire dans ce roman. Elle évoque certains dysfonctionnements abusifs de notre société. Elle traite également de sujets aussi fondamentaux que l’Amour, la vie et la mort.
RÉSUME :
Louctilou, pour avoir transgressé les lois de la Balaloukie (planète idyllique sur laquelle règne une harmonie parfaite), est envoyé sur Terre par la présidente. Il sera autorisé à revenir dans sa famille lorsqu’il en sera digne. Durant son séjour sur Terre, le protagoniste est pris entre deux feux : un joli papillon aux ailes bleues et blanches l’incite à faire le bien et un chat maudit doté d’un œil rouge et d’un œil jaune, l’incite à faire le mal. Les deux animaux sont continuellement en rapport de force. Le papillon est envoyé par la planète idyllique (le paradis), le chat par la planète maudite (l’enfer). L’enjeu est de taille : le chat et tous les Ploucfides (habitants de la planète maudite) cherchent à corrompre l’enfant (cinq ans au début du roman, sept à la fin) pour lui soutirer le secret de la plénitude absolue, détenu sur leur planète. Cela leur est d’autant plus facile qu’ils tiennent les Balalouk entre leurs mains. Eux seuls ont de quoi approvisionner en eau toutes les autres planètes de la galaxie sur lesquelles plus aucune goutte d’eau n’est déversée. Louctilou est sur Terre (le purgatoire) afin de se parfaire. Outre ses deux animaux de compagnie, la présidente du conseil des sages l’accompagne dans ses épreuves en la personne de sa grand-mère. Sa sœur est aussi une Balalouk. Le joli papillon, venant de la même planète, a pour mission de déverser sur le jeune rebelle des perles de l’oubli afin d’effacer sa mémoire lors d’un laps de temps donné, en fonction des épreuves subies à travers les différents mondes dans lesquels il aura à se rendre. Il est projeté régulièrement dans une dimension invisible où il est face à lui-même en la personne de son clone. Lorsqu’il arrivera à faire le bien et qu’il sera temps de retourner parmi les siens, ils fusionneront Lors de son 7ème anniversaire, la présidente du conseil des sages le rappellera sur la planète magique et lui remettra une clé blanche scintillante parsemée d’étoiles. A lui d’en faire bon usage… Grâce à cette clé et à une formule magique, il peut se rendre où il veut dans l’Univers. C’est comme cela qu’il se retrouvera sur la planète des gouttes d’eau qui lui dévoileront le pourquoi de sa présence. Banni de sa planète, Louctilou, après avoir détruit la planète ennemie et après avoir fait en sorte qu’il pleuve à nouveau sur toutes les planètes de la galaxie, retournera en vainqueur parmi les siens.
EXTRAIT:
Je suis arrivé dans ce monde il y a maintenant deux ans. Ce monde, c’est la Terre. J’y ai été propulsé parce que sur ma planète, toute action répréhensible est punie. J’ai donc été puni. J’ai pleuré. Beaucoup pleuré. En cachette. Je ne voulais pas faire, à mes parents et aux Balalouk, le plaisir de me voir souffrir, puisqu’ils étaient à la source de mon exil. Le conseil des sages, après avoir rendu sa décision, promit au petit garçon qu’une fois sur la planète bleue, il aurait oublié le monde d’où il venait. Ils lui dirent aussi que ses souvenirs seraient effacés de sa mémoire et qu’ils suivraient pas à pas son évolution. Qu’il devrait donc mener une vie exemplaire et surmonter le maximum d’obstacles pour avoir le droit de retourner parmi les siens. C’était tout ce qu’il avait retenu. C’était un enfant comme les autres, tout en se sentant différent. Il ne savait pas pourquoi. Tous ses souvenirs le liant à sa planète d’origine avaient été effacés. Il se sentait protégé. Il avait oublié pourquoi. Heureusement, car en Balaloukie, les enfants étaient menacés de la sorte : « Si tu n’es pas sage, nous t’enverrons sur Terre. » Et le simple mot « Terre » soulevait des pleurs, des cris, des piétinements : « Non, je ne veux pas aller sur Terre, je te promets que je vais être sage. » Ce mot magique impliquait que les parents obtinssent satisfaction. Presque toujours. ''Mais lui, Louctilou, il s’était bien moqué de toutes les menaces qu’avaient pu proférer sa mère et son père. Il avait haussé les épaules, ri sous cape et continué à faire ce que bon lui semblait. En fait, il était allé à contre-courant de ce qui était autorisé sur cette planète paradisiaque. Il s’était aussi lié d’amitié avec leurs pires ennemis, les Ploucfides, habitants de la planète voisine, qui venaient régulièrement perturber l’ordre installé chez eux.'' Les Balalouk avaient besoin de rester en bons termes avec eux, car leurs ressources en eau se réduisaient et ce produit rare était essentiel pour leurs soins énergétiques. Ils l’aimaient beaucoup, car ils faisaient de lui le grain de sable qui enrayait les rouages du bon fonctionnement de sa planète ; lui, tout ce qu’il voyait, c’est qu’il s’amusait comme un petit fou en leur compagnie. En Balaloukie, les habitants étaient bons et justes, et une harmonie à nulle autre pareille y régnait. ''Plusieurs fois, ses parents l’avaient menacé d’aller faire un tour sur cette planète où la vie n’était pas un long fleuve tranquille et où les gens subissaient des épreuves à n’en plus finir. Pour lui, ç’avaient été des menaces que jamais ils n’auraient mises à exécution. Ils l’aimaient plus fort que tout et ne plus le voir pendant un certain temps les aurait rendus malheureux. Il les avait laissés dire. Si ça leur faisait plaisir de le menacer, peu lui importait : aucun des mots sortis de leurs bouches ne l’atteignait.
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